Aujourd’hui, cap sur un album mythique : Eddy in London chante 12 R’n’R classics, le deuxième opus studio d’Eddy Mitchell, sorti en décembre 1963. Comme son titre l’annonce fièrement, ce disque est un véritable hommage aux pionniers du rock’n’roll, enregistré à Londres et composé exclusivement de reprises adaptées en français.
Du 7 au 10 octobre 1963, Eddy Mitchell investit les studios de Pye Records pour graver ces douze titres emblématiques, empruntés à des légendes telles qu’Elvis Presley, Gene Vincent, Eddie Cochran, Buddy Holly et Little Richard — ce dernier occupant une place toute particulière dans le cœur du chanteur.
Pour donner vie à ce projet ambitieux, Mitchell s’entoure des musiciens du London All Stars, dirigés par Bobby Graham et Big Jim Sullivan, figures incontournables de la scène britannique. C’est d’ailleurs Sullivan qui, au détour d’une session, présente à Eddy un jeune guitariste prometteur : « C’est un jeune musicien qui rêve de jouer. Si tu n’es pas convaincu, il refusera même d’être payé. »
Le jeune inconnu, plein de fougue, enregistre finalement la totalité des morceaux. Son nom ? James Patrick Page, que le monde entier connaîtra bientôt sous celui de Jimmy Page. Guitariste de génie, il deviendra quelques années plus tard le fondateur, leader et compositeur principal du légendaire groupe Led Zeppelin.
Avec Eddy in London, Mitchell signe un album pionnier : le premier disque français entièrement consacré à des adaptations de standards du rock’n’roll. Un pont entre la jeunesse yéyé et la fureur des riffs venus d’Amérique — un moment charnière où la France se branche, pour de bon, sur la fréquence du rock.