En 1965, la scène musicale française est en pleine effervescence. Alors que Johnny Hallyday est contraint à un exil temporaire en Allemagne pour accomplir son service militaire, une nouvelle vague d’artistes surgit presque du jour au lendemain. Michel Polnareff, Jacques Dutronc, Nino Ferrer… et surtout Antoine, ce jeune chanteur à l’allure bohème, que l’on surnomme déjà « l’héritier français de Bob Dylan ». Avec sa guitare, ses textes impertinents et son air d’éternel rêveur, il incarne un vent de liberté qui captive la jeunesse.

Invité sur un plateau de télévision pour la première fois, Antoine se souvient : « Je portais ma chemise à fleurs, comme d’habitude, et je n’en menais pas large. Les caméras me semblaient gigantesques. On m’a dit : “Tu entres, tu chantes, et tu souris.” J’ai fait de mon mieux. » Il raconte avoir senti la magie opérer dès les premières notes. Le public, surpris par son style décalé, oscilla entre rire et curiosité avant de se laisser gagner par son charme nonchalant. « Quand la chanson s’est terminée, j’ai compris que quelque chose venait de commencer. Je n’étais plus seulement Antoine : j’étais un chanteur qui comptait. » Depuis ce jour-là, il ne cessera plus d’incarner l’esprit libre et frondeur de cette nouvelle génération.